Selon L'histoire des artistes de l'Alsace pendant le moyen-âge, de M. Gérard, tome 2, page 105 "l'église de Wintzenheim a été incendiée par les Armagnacs en 1444, et la commune paraît avoir eu recours l'année suivante à un fondeur ambulant, nommé Georges Endrick, étranger au pays, qui remit en œuvre le bronze provenant de la cloche qui a péri dans l'incendie, et refondit une cloche nouvelle qui a existé jusqu'en 1842".
C'étaient de bien méchantes gens que les Armagnacs, un ramassis de soudards de toutes nations, qui se sont rués sur notre province en 1435 et dont on ne parvint à se débarrasser qu'en 1447. Donc, plus de dix ans de méfaits de toute espèce : vols, pillages, incendies, assassinats, etc., etc. Dans les écrits contemporains on les appelait : le mauvais peuple, les Wallons (Walhe), les écorcheurs, die Schinder et Armen Gecken, par corruption d'Armagnacs.
Bernard comte d'Armagnac s'étant mis à leur tête. Pour en débarrasser la France, Charles VII les envoya sous le commandement du Dauphin, depuis le roi Louis XI, guerroyer contre les Suisses, alors en guerre avec l'empereur Frédéric III et sans doute aussi pour obliger ce dernier.
Du reste Wintzenheim paraît avoir moins souffert que d'autres localités ; vers la fin de l'année 1445 les Armagnacs avaient leurs principales forces à Marckolsheim, à Sainte-Croix, à Herrlisheim et à Eguisheim, d'où ils exerçaient journellement leurs ravages. A cette date Wintzenheim n'est pas nommément cité. Quant à ceux qui voudront en savoir davantage sur les faits et gestes des Armagnacs en Alsace, ils pourront consulter en toute confiance la chronique de Materne Berler de Rouffach, imprimée dans le Code Diplomatique de Strasbourg, tome 1er, page 54 et suivantes. Ils y trouveront des détails qui font frémir.
Source : Der Wanderer im Elsass N° 17 du 14 juillet 1888 (collection Guy Frank)
Les édifices publics de Wintzenheim sont d'une vulgarité déplorable ; comme œuvres d'art on ne cite qu'une cloche d'église qui portait l'inscription suivante, que nous rapportons à cause de son intérêt historique.
Anno Domini 1414 Joehre ich mich, in Sanct Lorenzi lute ich, die Joecken verbrannten mich, Georg Enderle goss mich. |
Je suis né en l'an de grâce 1414 (?), je sonne en l'église Saint-Laurent, les fous m'ont brûlée, Georges Enderle m'a fondue. |
On cite pourtant encore un cierge pascal sculpté en bois, en style rocaille du commencement du XVIIIe siècle; que M. le chanoine Straub nomme en première ligne parmi les plus importants de la province (Congrès archéologique de France, Paris 1860, page 393).
Source : Der Wanderer im Elsass N° 14 du 23 juin 1888 (collection Guy Frank)
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