Nous avons annoncé sommairement l'incendie considérable qui a ravagé la filature de M. Antoine Herzog, au Logelbach. Voici quelques détails que nous fournit le Glaneur du Haut-Rhin :
L'incendie s'est déclaré dans le bâtiment le plus
élevé des établissements de M. Antoine Herzog, situés sur le ban de Wintzenheim.
De toute part on est accouru, et lorsque les secours sont arrivés, toute la
surface du bâtiment était envahie par les flammes. Les efforts ont dû se
concentrer sur les bâtiments contigus, afin de les préserver s'il était
possible, chose douteuse alors, car la surface enflammée était considérable et
projetait d'innombrables tisons à l'entour. Ces efforts combinés ont circonscrit
le feu entre les quatre murs de l'usine.
Cette construction était fort élevée ; elle se
composait de cinq salles superposées et affectées à la filature des cotons. Les
salles renfermaient 44.000 broches, montées d'après le dernier système. Tout
cela a été dévoré par les flammes et présentait le lendemain un horrible chaos
de ferrailles encombrant le rez-de-chaussée, où elles s'étaient
successivement abimées par l'effondrement des planchers, dont les débris étaient
réduits en cendres quelques heures après le dernier éboulement. A
l'exception de quelques mètres carrés de murs qui sont tombés à l'intérieur, la
carcasse tout entière est restée debout, mais calcinée pour ainsi dire et
lézardée en plusieurs endroits. A cinq heures du matin, tout danger avait
disparu pour les bâtiments attenant à celui que le feu venait de détruire.
Le feu a éclaté au coin ouest sous la toiture. On
présume qu'il a été déterminé par l'échauffement de la transmission logée dans
cette partie de l'établissement. Deux cent cinquante ouvriers étaient attachés
aux machines que ce corps de bâtiment renfermait.
Le dommage qui résulte de cet accident est évalué à environ 1.200.000 fr.
Source : Le Constitutionel du 28 avril 1868
La première usine Herzog au Logelbach
Source : Centenaire de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Colmar 1870-1970, page 79
[...] D'autres établissements s'établirent à côté des Haussmann. Avant tout l'usine
Herzog. Antoine Herzog, né à Dornach de parents ouvriers en 1786, gravit tous
les échelons depuis l'apprenti jusqu'au directeur d'entreprise. Grâce à son
intelligence et protégé par J. H. Dollfus, il put faire des études à Paris, puis
il dirigea la filature de Nicolas Schlumberger à Guebwiller, devint en 1818
l'associé de Jean Schlumberger au Logelbach et transforma une filature de laine
en filature de coton. En 1828, la société Schlumberger-Herzog fut dissoute, et
Antoine Herzog devint le seul propriétaire. Sur l'emplacement de plusieurs
moulins, dont il réunit les chutes d'eau, il agrandit la filature et construisit
en 1836 un bâtiment de cinq étages.
Détruit par un incendie en 1868, Antoine
Herzog fils construisit, la même année, une nouvelle usine dont tous les
ateliers étaient réunis en de vastes salles en rez-de-chaussée, bâtiments donc
fortement différents de la haute usine Haussmann.[...]
Source : Centenaire de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Colmar 1870-1970, page 80
22 avril 1868. - « A onze heures du soir un incendie a éclaté dans la grande filature de
M. Herzog, à minuit nous étions sur le lieu du sinistre avec la pompe No 4, et 5
hommes ont pris une position très dangereuse par laquelle ils ont contribué à
préserver le bâtiment attenant à la grande filature. Au bout de quatre heures il
ne restait de ce grand et beau bâtiment qu'un monceau de vieille ferraille
entouré de quatre murs. » Ce rapport est signé Georges Baffrey.
Source : Histoire du corps des sapeurs-pompiers de Turckheim
On écrit de Turckheim à L'Industriel de Mulhouse :
« Dans la nuit du 14 au 15 de ce mois de février, vers une heure du matin, le feu s'est déclaré dans un des bâtiments dépendant de la filature de M. Antoine Herzog, située dans cette commune (Turckheim). Le feu s'est propagé avec une rapidité telle, que lorsque les premiers secours sont arrivés, tout le bâtiment était envahi par les flammes. La pompe de campagne de Colmar est accourue, et fut bientôt suivie par celle de Wintzenheim et du Logelbach qui se joignirent à celles de Turckheim, et contribuèrent puissamment à concentrer l'incendie dans son foyer. Malgré ces efforts combinés, le bâtiment tout entier, ainsi que ce qu'il conteuait, a été réduit en cendres ; il n'a pas même été possible de sauver les livres du bureau et à plus forte raison non plus les marchandises que les magasins renfermaient. Il parait d'ailleurs que rien n'était assuré. On ignore comment le feu a pris, mais on attribue le sinistre à une cause accidentelle. »
Source : Le Petit Journal du 25 février 1863
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